Mers El Kebir : Pas de pension pour la fille du marin de Paimpol mort à Mers el-Kébir
Son père est mort lors de l’attaque de la Marine française à Mers el-Kébir. La cour administrative d’appel rejette sa demande d’indemnisation.
Un autre article, celui du Ouest-France :
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La fille d’un marin de Paimpol (Côtes d’Armor) mort en 1940 dans le port de Mers el-Kébir (Algérie), lors de l’attaque de la marine française par la Navy britannique, a vu sa demande d’indemnisation rejetée par la cour administrative d’appel de Nantes le 7 juin.
Denise Ollivier, 79 ans, estimait pourtant rentrer dans les critères du décret du 27 juillet 2004, qui a instauré une aide financière aux orphelins « dont les parents ont été victimes d’actes de barbarie durant la Deuxième Guerre mondiale ».
A l’époque, l’escadre française avait été attaquée pour avoir refusé de rejoindre les forces britanniques suite à l’armistice signé en 1940 avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste.
Le Royaume-Uni craignait en effet que le régime de Vichy n’apporte sa marine aux forces de l’Axe, ce qui aurait pu remettre en cause sa suprématie maritime…
Les bombardements avaient alors fait 1 297 morts, dont une majorité de marins bretons. Henri Marie, le père de la requérante, était ainsi décédé à l’âge de 28 ans, alors qu’elle-même n’avait que 2 ans.
A ce titre, Denise Ollivier estimait donc être en droit de percevoir une rente viagère de 543,64 € mais s’était vu opposer un refus en avril 2013 par le gouvernement.
En juillet 2015, le tribunal administratif de Rennes avait confirmé la légalité de cette décision.
« Circonstances dramatiques »
« Le décret ne vise pas uniquement les victimes de la barbarie nazie, mais toutes les victimes d’actes de barbarie durant la Deuxième Guerre mondiale », continuait de soutenir Denise Ollivier devant la cour administrative d’appel de Nantes.
« Toute personne, dont la mère ou le père [...] a été déporté [...] durant l’Occupation [...] et a trouvé la mort en déportation, a droit à une mesure de réparation [...] si elle était mineure », dit précisément le décret de 2004. « Ce régime bénéficie également aux personnes [...] dont le père ou la mère [...] a été exécuté [...] par l’ennemi. »
« Henri Marie est décédé le 3 juillet 1940 à la suite de l’attaque menée contre la flotte française stationnée à Mers el-Kébir par les forces anglaises lesquelles – quelles que fussent les circonstances dramatiques de cette opération militaire – ne constituaient pas des forces ennemies », tranche la cour administrative d’appel de Nantes dans son arrêt.
« Ainsi, le décès du père de la requérante n’est pas imputable aux forces d’occupation ennemies. »
« Le père de Mme Ollivier est mort du fait de blessures reçues au cours d’opérations militaires conduites par une armée alliée », considèrent encore les juges nantais.
« Contrairement à ce que soutient la requérante, M. Henri Marie n’a pas été exécuté à la suite d’une arrestation par les forces ennemies. »
GF (PressPepper)
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